L'Amazone

Historique:

L’idée d’asseoir la femme en position d’amazone est très ancienne : dès l’Antiquité, en fait, mais il ne s’agissait pas alors d’équitation, la femme étant simplement posée de côté sur le cheval. En France, la monte en amazone remonte à Catherine de Médicis qui utilisait au seizième siècle une selle pourvue d'une fourche afin de suivre son mari à la chasse.
De la Sambue (sorte de fauteuil à rambarde) à notre selle actuelle, il fallut attendre des siècles et de nombreuses améliorations du siège, des " cornes ", de l’étrier pour que la solidité d’assiette indispensable transforme la "monte en amazone " en " équitation en amazone ". Si la fourche supérieure existe depuis longtemps, il fallut attendre l’époque de Fançois Baucher pour que le secret de la solidité à cheval fût trouvé: la fourche inférieure, qui retient la jambe gauche en bonne position.


Grâce à ces nouvelles selles, les amazones peuvent désormais rivaliser avec les meilleurs cavaliers, travailler en haute-école et franchir des obstacles. Certaines s'illustrent en présentation de dressage, d'autres brillent sur des terrains de concours hippiques.
L'essor de la monte à califourchon féminine et les bouleversements apportés par la seconde guerre mondiale semblent marquer la fin de la monte dans les fourches. Quelques cavalières passionnées maintiennent, heureusement, la tradition en transmettant leur savoir à une nouvelle génération d'enseignants.
Aujourd'hui, la monte en amazone s'adresse à toutes les cavalières qui recherchent une équitation sportive, légère et élégante.

Impréssionnant !

 

Amazone ?...

C'est le nom qu'on donne aux dames qui montent à cheval, et surtout au vêtement qu'elles portent pour cet exercice. Cette dénomination est un souvenir des fières Amazones qui jadis renversèrent les empires ; mais elle est loin d'obliger le sexe charmant qui s'en pare, à autant de courage et d'imprudence qu'en déployèrent, dit-on, ces héroïnes. Le cheval est, pour les dames, un exercice salutaire qui rentre merveilleusement dans leur apanage ; l'équitation, loin de les exposer à quelque danger, les met, au contraire, en garde contre les accidents sans nombre qu'enfante le non-savoir. Au reste, une dame peut devenir une très bonne cavalière, c'est-à-dire mettre facilement son cheval à toutes les allures, le conserver en équilibre, et le conduire avec précision ; mais elle doit prendre le soin de ne monter qu'un cheval sage et bien dressé ; d'abord, parce qu'il n'est pas dans le caractère de ce sexe timide autant que gracieux de s'exposer à batailler avec son cheval ; ensuite, parce que celui-ci ne tarderait pas à s'apercevoir du peu de force qu'on lui oppose. (...)
Or, une dame peut arriver à travailler un cheval bien dressé à tous les airs de manège, comme le plus adroit écuyer. Toutes mes élèves s'exercent à la haute école, et plusieurs d'entre elles sont devenues d'une habileté surprenante.

François Baucher - Dictionnaire raisonné d'équitation - 1851

Tenue et accessoires:

La tenue comporte essentiellement la jupe (dans la tradition française) ou le tablier de vénerie, (porté par les anglaises). Pour les présentation et concours, on demande une coiffure traditionnelle, melon ou kronstadt, et la veste de cavalière.
la longue cravache, solide et légèrement flexible. Son rôle est de remplacer la jambe droite. L’éperon est aussi recommandé : un seul éperon, au pied gauche, permet des interventions vigoureuses et précises, car l’amazone étrive très court, sa cuisse gardant le contact avec la fourche inférieure. Il est de tradition de monter en bride, pour une raison autant pratique que logique : l’amazone, encadrant moins bien son cheval que le cavalier, obtient un peu plus difficilement la maîtrise de sa monture et sa mise en main, d’où l’usage recommandé de la bride. Le filet reste néanmoins obligatoire dans les petites reprises de dressage.

Le cheval d'Amazone:

Quand au partenaire, le choix d’un cheval dépend de nombreux critères, dont surtout le niveau équestre de celle qui le montera. Pour débuter, un honnête et solide cheval de manège est parfait. Plus tard, pour pratiquer une réelle équitation " dans les fourches ", il faut, comme pour l’équitation à califourchon, un cheval en impulsion, très équilibré et sensible. La selle d’amazone étant un peu plu longue qu’une selle normale, on recherchera un cheval bon porteur, avec un dos large et solide, car le poids de l’amazone se met légèrement plus en arrière.

La selle d'Amazone:

Les selles actuelles comportent ainsi 2 fourches du côté gauche, une supérieure autour de laquelle se plie la jambe droite, l’autre, inférieure, calant la cuisse gauche. A noter qu’on emploie toujours un étrier de sécurité.
En plus de la sangle normale, la selle comporte également une sangle supplémentaire, appelée balancine, qui part de l’arrière de la selle côté droit et rejoint la sangle normale : elle contrebalance le poids des jambes.
Enfin, elle comporte une sur-sangle. Le quarter gauche est prolongé en avant par un garde-jambe, qui accueille le pendant de la jambe droite.
Il est très important que la selle soit bien équilibrée et parfaitement adaptée au dos du cheval, car l’amazone doit être assise très exactement au milieu du dos du cheval, épaules et hanches parallèles aux épaules du cheval, comme à califourchon.
Une selle ancienne:
Un type de selle actuel :

 

Position de l'amazone à cheval :

L'amazone doit être assise d'aplomb, les fesses portant également sur la selle et le plus en avant possible pour la gauche. La fesse droite doit rester sur la même ligne que la gauche, pour avoir les hanches perpendiculaires à l'axe de marche du cheval.
L'amazone dispose à droite de la cravache qui remplace sa jambe droite dans toutes ses actions (impulsion et position). Elle veillera à conserver son équilibre et à obtenir la stabilité de sa jambe gauche et de la cravache à droite. Sa position, imposée par la selle, rend l'utilisation de la jambe gauche plus délicate.
En effet, celle-ci est placée plus haut que sur une selle à califourchon, et a donc un champ d'action plus réduit. Quelques éléments de position:
- la cuisse droite est en contact avec la fourche supérieure au niveau du genou, sans crispation. Le genou droit est à demi-ployé autour de la fourche supérieure. La jambe droite tombe naturellement le long de l'épaule gauche du cheval, sur le garde-jambe, avancée du quartier gauche de la selle. La face extérieure du mollet droit est collée sur ce garde-jambe. Le pied droit étant toujours tendu, pointé vers le bas et vers le cheval ;
- en exercice d'assouplissement, l'amazone peut écarter son genou droit de la fourche supérieure, au maximum jusqu'au mollet, pour travailler la rectitude de sa position. La cuisse gauche est placée sous la fourche inférieure de manière à ce qu'elle effleure la fourche quand l'étrier est chaussé. La jambe gauche tombe naturellement, le genou liant contre la selle, le bas de la jambe au contact du cheval, le talon bas et vers l'extérieur. L'étrier est chaussé au tiers du pied ;
- le rein est souple. Les hanches sont perpendiculaires à l'axe de marche du cheval. L
e haut du corps est aisé, libre et droit. La ligne des épaules est parallèle à la ligne des épaules du cheval, l'épaule droite effacée et l'épaule gauche tendant à s'avancer. Les bras tombent naturellement le long du corps, les coudes à demi-ployés ;
- le poignet à la hauteur du coude et dans le prolongement de l'avant-bras, le pouce en dessus. Les deux mains peuvent, comme à califourchon, tenir les rênes séparées. Elles sont placées plus écartées et plus haut qu'à califourchon, pour ne pas être gênées par les fourches, et pour pouvoir garder la cravache en contact à droite. La main gauche peut aussi tenir seule les rênes, dans l'axe du garrot du cheval ;
- la tête droite, aisée et dégagée des épaules, le regard droit, et le sourire...

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